Chirurgie des tumeurs cutanées

Inoffensives ou cancéreuses, les lésions ou « tumeurs » cutanées ont des formes et des couleurs extrêmement variables. Qu’elles soient dangereuses ou bien simplement gênantes, il faut parfois les enlever chirurgicalement, et aussi procéder à des analyses permettant de connaître leur nature exacte.

Qu’est-ce que la chirurgie des tumeurs cutanées ?

Définition

Au niveau de la peau ou des muqueuses, le mot tumeur désigne des structures colorées de formes variables, pas nécessairement cancéreuses. Il en existe un très grand nombre de catégories, et, pour un dermatologue ou un généraliste, elles ne sont pas faciles à diagnostiquer. La plus connue est le « naevi », plus communément appelé grain de beauté. Les kystes, épidermiques et sébacés, qui se développent au niveau des cellules pileuses, sont eux aussi répandus. Mais, une fois encore, la liste est longue : tumeurs graisseuses, angiomes, lipomes, xanthélasmas… seuls des examens approfondis et un œil de spécialiste peuvent juger de leur innocuité ou, au contraire, de leur dangerosité. Et, toute nouvelle tumeur, ou tout changement observé dans la forme, la taille ou la couleur d’une tumeur préexistante, doit faire l’objet d’une attention particulière. Certaines sont cancéreuses. Par exemple, touchant principalement le cou et le visage, le carcinome basocellulaire est le cancer le plus fréquent en France. Une autre forme, le sarcome, peut nécessiter un traitement par radio ou chimiothérapie en plus de son retrait chirurgical. Bref, devant la diversité des types existant et le large spectre de leurs dangers potentiels, le recours à un spécialiste qui s’avère toujours nécessaire. Principe de précaution oblige, ce dernier peut souvent décider de retirer la lésion observée. Cet acte chirurgical est nommé « exérèse ».

 

Chirurgie des tumeurs cutanées : objectifs

Le premier objectif d’une exérèse est d’enlever par voie chirurgicale une lésion cutanée potentiellement dangereuse pour la santé ou gênante par sa localisation et son aspect. Dans les cas purement esthétiques, la rançon cicatricielle doit être discutée avec le praticien afin de s’assurer que le remède ne sera pas pire que le mal.

 

Chirurgie des tumeurs cutanées : tarifs et prise en charge

Dans la plupart des cas, les actes de chirurgie destinés au traitement des lésions cutanées sont remboursés par la sécurité sociale. Néanmoins, les mutuelles complémentaires peuvent parfois s’avérer utiles afin de couvrir l’ensemble des frais. Les tarifs sont extrêmement variables : taille, localisation, nature, intervention, examens complémentaires…de nombreux facteurs viennent les impacter.

Étapes préopératoires

Le parcours préopératoire démarre par une consultation de dermatologie. Au cours de celle-ci peuvent être réalisés une biopsie pour examen des tissus, un examen visuel ou microscopique ainsi qu’un bilan photographique. Sur la base des résultats, le dermatologue décidera de la marche à suivre et donnera au patient de plus amples informations en cas d’acte chirurgical programmé. Ce dernier est fréquemment réalisé par un chirurgien plasticien. Au cours d’une première consultation, la technique opératoire doit être discutée avec ce praticien : risques, complications éventuelles, cicatrices et possibles traitements complémentaires nécessaires (réparation par greffe de peau notamment). Toutes ces visites préopératoires constituent une étape essentielle. Elles permettent notamment de décider de la marge à prendre autour de la tumeur lors de l’exérèse. Enfin, si une anesthésie autre que purement locale est nécessaire, le parcours préopératoire se complète alors d’un rendez-vous avec l’anesthésiste. Sauf cas très particuliers, les précautions préopératoires sont simples : la consommation de tabac doit être stoppée au moins un mois avant et après l’intervention, de même, la prise de tout médicament pouvant favoriser les hémorragies (aspirine, anti-inflammatoires…) doit être arrêtée une semaine avant l’opération.

Chirurgie des tumeurs cutanées : déroulement

Hospitalisation

Dans la plupart des cas aucune hospitalisation n’est nécessaire. Le patient peut rentrer chez lui le jour même.

 

Anesthésie

L’anesthésie est locale dans la grande majorité des cas. Néanmoins, si un acte de réparation est nécessaire ou pour des exérèses importantes, une anesthésie générale peut être réalisée.

 

Déroulement

L’intervention dure 20 minutes à 2 heures, en fonction de l’étendue du travail à réaliser. Une fois l’anesthésie effective, le praticien procède à l’exérèse. Le but est un retrait total de la tumeur, notamment si celle-ci est potentiellement maligne. Après exérèse, des points de suture peuvent ou non être réalisés. Ce choix, qui aura été fait avant l’intervention, est relatif à la cicatrice et son aspect. Si nécessaire, le traitement de reconstruction (greffe de peau) est effectué pendant le même temps opératoire.

Après l’intervention

La structure retirée est toujours envoyée à un laboratoire d’anatomopathologie. Le but est de connaître le caractère cancéreux ou non de la tumeur, mais aussi de s’assurer que le chirurgien a pris une marge de sécurité suffisante lors de l’exérèse en retirant suffisamment de tissus. Les résultats sont connus 15 jours après l’opération. En cas de marge de sécurité insuffisante (exérèse incomplète), une nouvelle intervention peut être décidée.

 

Suites opératoires

Dans le cas d’une exérèse de tumeur cutanée bénigne, les suites opératoires sont simples. Bien sûr un risque d’infection existe toujours même s’il est minime : le patient doit être vigilant sur ce point. Des rougeurs, œdèmes, légers hématomes et démangeaisons peuvent parfois être observés. Dans tous les cas un suivi médical strict est nécessaire, pour suivre la cicatrisation mais aussi prévenir toute forme de récidive dans le cas de tumeurs malignes.

 

Complications éventuelles

L’exérèse est un acte chirurgical est, en tant que tel, présente un certain nombre de risques. Néanmoins, les complications sont extrêmement rares.

Chirurgie des tumeurs cutanées avant-après : résultat

De façon générale, les résultats sont très satisfaisants et permettent souvent d’éviter des aggravations aux conséquences lourdes. Il faut environ 2 ans pour que la cicatrice s’estompe et elle doit au maximum être protégée du soleil.

Cette page a été rédigée par le Docteur Joseph Château, chirurgien plasticien spécialiste de la chirurgie esthétique et de la chirurgie de la main à Lyon.

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