Tumeurs bénignes sous cutanées

Définition

Les glandes sébacées situées dans la peau produisent le sébum, substance à but protecteur. La formation des kystes sébacés correspond à un dysfonctionnement local de ces glandes. Celles-ci se bouchent et une accumulation de sébum sous cutanée a lieu. Un kyste se forme alors, constitué d’une coque remplie de sébum. Un orifice ou un point noir sont souvent visibles sur la peau au niveau du kyste : le pertuis. Ces tumeurs bénignes peuvent apparaitre à tout âge, la plupart du temps au niveau du cuir chevelu (on parle alors de « loupe »), du visage, du tronc et du cou. Les hommes, à la peau plus épaisse que les femmes, sont majoritairement touchés. Le tabac, qui favorise la formation de comédons, est aussi un facteur aggravant. La grossesse en est un autre, ainsi que les peaux grasses de façon générale. Si un kyste sébacé peut rester présent sans évoluer ou provoquer de douleur pendant des années, il peut aussi grossir, devenir inflammatoire et parfois même s’infecter jusqu’à devenir un véritable abcès. Pour leur part, les lipomes se situent dans l’hypoderme et sont constitués de cellules graisseuses. Ils sont fréquemment localisés au niveau du cuir chevelu, du front ou du dos. Parfois sans aucune évolution, ils peuvent soudainement se mettre à grossir pour atteindre une taille conséquente (jusqu’à 2 centimètres). En cas d’évolution importante le médecin peut alors prescrire des examens médicaux. Une ablation des lipomes ou des kystes sébacés peut parfois être nécessaire. Cet acte chirurgical est appelé « exérèse ».

Chirurgie des tumeurs bénignes sous cutanées : objectifs

Dans le cas des kystes sébacés, l’exérèse peut avoir diverses justifications. En premier lieu, il peut s’agir de résoudre une gêne fonctionnelle ou esthétique. L’intervention peut aussi prendre place dans une démarche préventive, afin d’éviter des complications ultérieures qui seraient plus compliquées à gérer. Par ailleurs, si le kyste s’était préalablement infecté, l’opération revêt alors un caractère de nécessité médicale. L’exérèse des kystes sébacés se fait toujours « en phase froide », c’est à dire hors infection. Le kyste est dit « en phase chaude » s’il est infecté ou inflammatoire. Un traitement médical est alors nécessaire avant exérèse. L’exérèse des lipomes est la plupart du temps réalisée à des fins esthétiques.

Chirurgie des tumeurs bénignes sous cutanées : tarifs et prise en charge

L’intervention n’est pas prise en charge par la sécurité sociale si le motif de retrait de la tumeur sous cutanée est purement esthétique. A l’inverse, s’il existe une justification médicale à l’acte, il peut alors être couvert par la sécurité sociale, avec un éventuel complément de la part d’une mutuelle.

Le diagnostic des kystes sébacés est purement clinique. Dans le cas d’un kyste en phase chaude, un traitement préopératoire médical est nécessaire. Sa nature dépend de l’état d’avancement : antiseptique local ou antibiotiques par voie orale selon les cas. Le diagnostic du lipome est lui aussi clinique. En cas d’évolution importante, le médecin peut néanmoins prescrire des examens complémentaires, IRM ou échographie.

Si l’exérèse des tumeurs bénignes sous cutanées est un acte fréquent, elle n’en nécessite pas moins des mains expertes. Notamment, dans le cas des kystes sébacés, l’ablation doit être totale pour éviter toute récidive. Le praticien doit s’assurer qu’il extrait bien l’ensemble de la coque. En effet, vider simplement le kyste ne résoudrait le problème que momentanément.

Hospitalisation

A part dans les cas extrêmes, aucune hospitalisation n’est nécessaire. Une fois l’intervention réalisée, le patient peut regagner son domicile.

Anesthésie

L’exérèse des lipomes et des kystes sébacés se fait sous anesthésie locale. Dans des cas très rares néanmoins, notamment si le volume est important, une anesthésie générale peut être nécessaire.

Déroulement

L’intervention dure de 15 minutes à 1 heure. Une fois l’anesthésie effective, le praticien pratique une incision puis retire la structure visée. La peau est alors suturée et le kyste est envoyé dans un laboratoire pour analyse. Dans le cas d’un kyste infecté, une première intervention est nécessaire avant exérèse. En effet, après traitement médical, le praticien incise et ne referme pas la peau. Le but est de laisser s’opérer un drainage naturel avant de procéder ultérieurement à une exérèse.

Suites opératoires

L’exérèse des tumeurs bénignes sous cutanées n’est pas douloureuse. La plupart du temps les fils de suture sont retirés 1 semaine après l’acte chirurgical. Sur le cuir chevelu sont majoritairement utilisés des fils résorbables qui ne nécessitent aucune intervention. Dès le lendemain de l’intervention, le patient peut se doucher, en utilisant un savon doux. S’il s’agissait d’un kyste infecté, un traitement d’antibiotiques oraux est alors nécessaire, de même que des soins infirmiers. Les activités sportives et les baignades peuvent reprendre normalement dès la troisième semaine.

Complications éventuelles

Tout acte chirurgical comporte des risques, aussi minimes qu’ils soient. La chirurgie des tumeurs bénignes sous cutanées n’entraîne néanmoins que de rarissimes complications. Les soins appliqués à la plaie suffisent normalement à prévenir les risques d’infection.

Le résultat obtenu est la plupart du temps définitif. Les récidives sont rares si l’intervention a été pratiquée par un médecin compètent et expérimenté. Comme après tout acte chirurgical une cicatrice subsiste. Elle doit être traitée avec soin, notamment en la protégeant du soleil tout au long de la phase inflammatoire post-intervention.