Réduction mammaire
Qu’est-ce que la réduction mammaire ?
Définition
L’hypertrophie mammaire s’accompagne la plupart du temps d’un affaissement des seins (ptôse mammaire) voire d’une asymétrie. De plus, presque systématiquement, elle engendre des douleurs du cou et des épaules. De même, la pratique d’activités sportives s’en trouve compliquée et la patiente connaît par ailleurs des difficultés vestimentaires. Ainsi, outre des problèmes physiques, les difficultés psychologiques sont aussi souvent au rendez-vous, pouvant aller jusqu’à l’installation d’un véritable complexe. Dans ce genre de cas, une intervention chirurgicale de réduction mammaire doit être envisagée, et ce dans un but réparateur et thérapeutique.
Objectifs
Le but de l’intervention chirurgicale est la réduction du volume des seins ainsi que la correction de la ptôse mammaire et d’une éventuelle asymétrie. L’opération vise à obtenir des seins harmonieux, remodelés et symétriques, adaptés à la morphologie de la patiente.
Réduction mammaire : tarifs et prise en charge
Dans certaines circonstances, la réduction mammaire peut être prise en charge par la sécurité sociale. C’est notamment le cas pour les hypertrophies mammaires médicalement avérées et qui nécessitent d’enlever plus de 300 grammes de glande par sein. Cette prise en charge, complète ou non, peut, sous certaines conditions, être renforcée par une mutuelle qui prend alors en charge les compléments d’honoraires.
Étapes préopératoires
Bilan et consultations préopératoires
En complément d’un bilan opératoire classique, une mammographie préopératoire peut s’avérer nécessaire. Elle est notamment réalisée pour les femmes de plus de 35 ans ou ayant des facteurs de risque de cancer du sein. Par ailleurs, la patiente doit rencontrer l’anesthésiste en consultation. De plus, 2 consultations de chirurgie plastique sont organisées avec le praticien qui opérera. Elles sont espacées de 2 semaines au minimum. Ces consultations permettent entre autres choses l’analyse des résultats du bilan préopératoire et la prise de photographies médicales. Après signature de documents administratifs, la patiente dispose d’un délai de réflexion de 15 jours avant la date de l’intervention. Ce délai peut être écourté dans les cas de chirurgie thérapeutique et réparatrice.
Précautions préopératoires
Afin de réduire le risque de nécrose cutanée, un arrêt strict du tabac est nécessaire 2 mois avant la réduction mammaire. De plus, et cette fois pour réduire le risque d’hémorragie, la prise d’aspirine, d’anti-inflammatoires ou d’anti-coagulants oraux est à proscrire dans les 15 jours qui précèdent l’intervention. C’est aussi le cas de la contraception orale qui doit être arrêtée 1 mois avant.
Réduction mammaire : déroulement
Hospitalisation
La patiente doit être hospitalisée avant l’intervention. La plupart du temps, le retour au domicile se fait 1 à 2 nuits après la réalisation de la réduction mammaire.
Anesthésie
C’est classiquement sous anesthésie générale qu’est réalisée l’opération. Dans les cas de retouches nécessaires, des anesthésies locales peuvent par contre être envisagées.
Déroulement
Au cours de l’intervention le praticien procède à l’ablation d’une partie de la glande. La peau est par ailleurs retendue, ceci afin de donner aux seins une forme plus harmonieuse en les rehaussant et en les remodelant. Le volume conservé est en accord avec les souhaits de la patiente et bien adapté à sa morphologie. Les cicatrices et leur localisation, variable selon le degré de ptôse et d’hypertrophie, sont un point clé. Bien entendu, ceci est discuté préalablement avec le praticien au cours des consultations préopératoires. Une fois l’acte chirurgical terminé, un pansement modelant est mis en place. Si nécessaire, un système de drainage temporaire peut être envisagé. Enfin, les tissus enlevés peuvent parfois être envoyés à un laboratoire pour examen histologique.
Après l’intervention
Immédiatement après l’intervention des douleurs peuvent être ressenties. Elles sont normalement soulagées par un traitement antalgique classique. Une sensation de tension des seins peut par ailleurs perdurer plus longtemps mais s’estompe en quelques semaines. Traditionnellement, un arrêt de travail est prescrit pour 2 à 3 semaines.
Suites opératoires
Au maximum 2 jours après l’intervention, le pansement est remplacé par quelque chose de plus léger. Les fils utilisés pour les sutures sont résorbables et ne nécessitent donc aucune action particulière. Pendant 2 mois, la patiente devra porter un soutien-gorge sans armature et ne pourra pratiquer aucune activité sportive. Sur le plus long terme, une mammographie de référence devra être réalisée quelques mois après l’intervention. Enfin, si l’allaitement reste possible après réduction mammaire, cela n’est ni garanti, ni conseillé, au moins dans les 6 premiers mois
Complications éventuelles
La réduction mammaire n’accroît pas le risque de cancer et aurait peut-être même tendance à le diminuer. Les complications post-opératoires sont rarissimes, principalement liées à celles de tout acte chirurgical nécessitant une anesthésie générale. Cependant, la présence d’ecchymoses et l’apparition d’œdèmes est très fréquente. Cela disparaît classiquement en moins d’un mois. Certains cas de diminution de la sensibilité des auréoles ont été rapportés.
Réduction mammaire avant-après : Résultat
C’est seulement 12 à 18 mois après l’intervention que peut être observé le résultat final. En effet, si le sein atteint sa forme définitive après 3 mois environ, les cicatrices nécessitent davantage de temps. Elles doivent être traitées avec soin, protégées du soleil, et au final c’est aussi la patiente qui contribue à les rendre le moins visibles possible. Le résultat de la réduction mammaire est stable dans le temps, même si bien entendu les variations pondérales peuvent venir l’impacter ainsi que les grossesses. Ces dernières sont d’ailleurs déconseillées les 2 premières années au moins. Esthétiquement, la réduction mammaire permet de redonner aux seins de la patiente une forme harmonieuse, adaptée à sa morphologie et qui vient renforcer sa féminité. Psychologiquement, les bénéfices sont aussi souvent très importants. La confiance en soi revient, la pratique d’activités sportives est facilitée, et la patiente peut de nouveau choisir les vêtements qui lui plaisent sans aucune contrainte.
Cette page a été rédigée par le Docteur Joseph Château, chirurgien plasticien spécialiste de la chirurgie esthétique et de la chirurgie de la main à Lyon.