Pendant longtemps, on a considéré que des prothèses mammaires ne pouvaient être conservées au-delà d’une dizaine d’années.
Avec certains implants dits de nouvelle génération, beaucoup plus résistants, la question d’une conservation « à vie » peut se poser. Mais quelle est la part d’info et la part d’intox sur ce sujet ?
Le principe : une durée de vie des prothèses mammaires limitée à 10 ans
C’est le principe qui a longtemps prévalu : une prothèse mammaire n’a pas une durée de vie illimitée et il faut la remplacer régulièrement. L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) préconise d’ailleurs, encore aujourd’hui, de changer d’implant tous les 10 ans.
En effet, au-delà de cette durée, certains risques seraient plus importants :
- Une rupture de la prothèse, dont le risque augmente très significativement (+30%) après 10 ans.
- L’apparition d’une coque à l’origine d’une possible déformation du sein.
- L’apparition de plis et d’ondulation de la surface de la peau en raison d’un « ripage » de la prothèse.
- Une fuite de silicone qui peut causer une œdème, une déformation, etc.
C’est donc préventivement que l’ANSM recommande le changement, pour éviter la survenue de ces possibles complications.
Il ne s’agit cependant que d’une recommandation, sans obligation.
- Évidemment, l’apparition plus précoce d’une quelconque anomalie doit conduire à envisager le changement de prothèse avant 10 ans.
- À l’inverse, en l’absence de toute évolution péjorative, et au prix d’un contrôle régulier, l’implant peut être conservé plus longtemps.
L’exception : les prothèses mammaires de nouvelle génération
Les implants de nouvelle génération (apparus dans les années 90 et constamment améliorés depuis) contiennent du gel de silicone cohésif qui a la particularité de mieux se maintenir puisque les particules restent « en cohésion » dans la prothèse. En cas de rupture, le gel continue à former un bloc au lieu de se répandre. Les risques de fuite sont donc beaucoup plus limités.
De même, l’éventualité de voir des plis et des ondulations se former est également réduite : la masse compacte formée par le silicone cohésif limite les possibles modifications de la surface de la peau.
Ces particularités ont conduit à s’interroger sur la durée de vie des implants. Puisque les complications qui motivent habituellement le changement, y compris à titre préventif, sont réduites, les prothèses pourraient être posées « à vie ».
Dans tous les cas, la prudence doit prévaloir
Porter des prothèses de nouvelle génération ne garantit pas de ne jamais devoir en changer. Il serait irréaliste de tabler sur des implants à vie dans toutes les circonstances, pour toutes les patientes.
Ces nouvelles prothèses en gel de silicone cohésif ne sont pas à l’abri des complications qui peuvent affecter tous les types d’implants : coque, fuites toujours possibles, rupture. Dans ces cas, il faudra bien envisager un changement de prothèse sans tarder, et cela même avant 10 ans.
De plus, le recul dont on dispose aujourd’hui sur ces prothèses nouvelle génération ne permet pas d’être certain de leur longévité très au-delà de celle fixée par l’ANSM.
En toutes hypothèses, la surveillance régulière des prothèses mammaires reste la meilleure garantie de leur maintien dans le temps.